Enfant encore,
je suis parti en guerre,
téter le lait tricolore.
Lait bleu horizon
des victoires anciennes.
Lait blanc de neige, fondue
comme illusions premières.
Lait rouge du sang
des vainqueurs,
des vaincus,
coulant à pleines vannes.
Désormais, je cherche le lait noir,
des corsaires battus de mort et de vent.
Et je n'ai plus, dans la main,
du drapeau que la hampe.
Dieu que le lait tricolore
à boire était bon,
à 20 ans !
Mais, peut-on éternellement
têter en noir et en couleurs,
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